Les séquelles comportementales
Il est parfois utile de se rappeler qu'une personne ayant vécu l'un de ces accidents n'a pas toujours été dans cet état, et cela peut prendre des années avant qu'elle ne parvienne à accepter ce qui lui est arrivé. Certaines personnes ne l'accepteront jamais. Les souvenirs relatifs à leur vie avant l'accident (ou la maladie) peuvent être très vivaces, alors que la personne a du mal à se rappeler les faits liés à sa vie présente. D'autres personnes au contraire souffrent d'une amnésie anté-traumatique (elles ne conservent que très peu de souvenirs de leur existence avant l'accident). Ces troubles très invalidants, entravent l'insertion sociale et professionnelle et les capacités d'autonomie quotidienne des malades. Ils provoquent une grande souffrance psychologique chez le patient et son entourage.
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La dépression est un état bien compréhensible. Une personne qui perçoit la situation avec lucidité sera plus encline à souffrir de dépression qu'une personne qui ne dispose d'une acuité de perception moins profonde.
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L'impulsivité équivaut à parler ou à agir sans réfléchir. Les actes peuvent avoir lieu avant que la pensée ne puisse être analysée, organisée ou censurée.
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Excès de colère. Les sentiments de frustration peuvent s'accumuler, notamment à l'encontre de choses qui étaient si faciles autrefois et qui sont à présent très difficiles, voire impossibles. Le sentiment de colère peut être difficilement maîtrisable.
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Des excès de langage peuvent être la conséquence d'un traumatisme crânien et être des phénomènes spontanés incontrôlables.
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Désinhibition, c'est-à-dire l'incapacité de faire la distinction entre un comportement approprié avec les proches et un comportement inapproprié avec les autres.
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Assumer les pertes subies peut sembler difficile, mais après un grave accident, ou une grave maladie, nombre de choses auxquelles on attachait un grand prix peuvent être perdues à jamais. Les pertes en question peuvent avoir trait aux capacités (pouvoir se préparer un café ou écrire proprement), à l'indépendance (s'habiller, faire les courses ou conduire une voiture), au style de vie (les amis continuent leur vie sans prendre en compte dans leurs projets la personne handicapée), à la profession (de nombreuses victimes d'un traumatisme crânien doivent cesser de travailler), à la compagnie des autres (de nombreuses personnes qui ont subi un traumatisme crânien disent se sentir très seules).